Clement ECOFFEY Photographie ferroviaire

L'auteur

Né en 1990 dans le Jura,j'ai toujours été passionné par le chemin de fer grâce à mon père qui travaillait à la gare de Saint-Claude. Le bruit tonitruant des autorails qui démarraient en trombe pour Lyon ou Dijon impressionnait le petit garçon sachant tout juste marcher ! Dans mes jeunes années, cette passion se manifestait essentiellement par le modélisme. J'aimais construire des maquettes, autant de trains que d'avion !
J'ai complètement arrêté le modélisme lorsque je me suis intéressé pour de bon à la photographie. Le virus de la photographie m'a également été transmis par mon père qui la pratique depuis plus de quarante ans. Tout petit, j’ai souvent entendu parler de « cinq six », de « un deux cent cinquantième » ou encore de « Kodakrome vingt-cinq » sans rien comprendre. J’ai récemment retrouvé au fond d'un tiroir ma première photo de train, prise avec un appareil jetable Fuji : une Sybic avec un train Corail, en plein milieu d'une photo cadrée obliquement. J’avais 10 ans et c'était en gare de Romanèche-Thorins. Par la suite, quand l’envie me prenait soudainement et que mon père était d'accord je piquais son appareil. En 2006 un vieux F-801 m'a été "légué" et j'ai grillé quelques films argentiques, du négatif couleur. Puis au début du mois de Juin, je monte à Paris pour acheter un boîtier numérique : un Nikon D200. A partir de là, les clichés vont s'enchaîner.

Logiquement, j’ai commencé par photographier les trains en plans serrés. Mais à cause de l'aspect répétitif de l'exercice, j’ai voulu intégrer d’autres éléments dans les photos, essayer des choses nouvelles. Devenu un vrai "mordu" de la photographie, je me suis très vite intéressé à d'autres sujets comme l'animalier, les paysages ou les portraits. Aujourd'hui mon regard sur les trains a complètement changé. Au fil du temps mes cadrages se sont élargis et des éléments a priori perturbateurs entrent parfois dans le cadre et viennent agrémenter le cliché. Je ne suis plus à la recherche du "train du siècle" mais de l'ambiance extraordinaire ou de la lumière parfaite. Pour donner un exemple de l'évolution de mon regard, à l'époque où je photographiais des X-2800 sur les viaducs de Morez je considérais qu'une voiture ou qu'une personne présente sur la photo était un élément à proscrire car perturbateur. Je n'imaginais pas que quelques années plus tard j'allais arpenter les quais des gares des heures durant à la recherche de LA scène de vie !

A l'occasion d'un voyage en Chine fin 2010, j'ai renoué avec l'argentique. Avec une barrette me permettant de monter deux boîtiers côte à côte, je peux prendre deux photographies identiques : l'index gauche sur le déclencheur du numérique et l'index droit sur le déclencheur du vieux FE2 ! Je considère que chacune des deux technologies a ses avantages propres, à tel point qu'à une époque j'avais toujours trois appareils sur moi : un boîtier numérique, un boîtier argentique pour les diapositives et un second pour les négatifs noir et blancs ! Le numérique permet d'obtenir des images en couleur facilement imprimables et c'est, avouons-le, un formidable outil pour progresser. En revanche, dans certaines conditions le rendu des diapositives est autrement meilleur, en particulier dans les contre-jour. Là où les pixels blancs et sans information laissent un trou dans l'image, l'épaisseur du film apporte tout de même de la matière dans les zones de hautes lumières. Les dégradés d'intensité lumineuse autour des zones très claires sont bien mieux rendu sur la pellicule. Enfin, le négatif noir et blanc permet d'obtenir des photographies au contraste optimal avec des nuances de gris harmonieuses, chose que le numérique n'offre qu'à grand renfort de manipulations informatiques, ce qui me gonfle pour dire les choses sans détour. Actuellement je consacre beaucoup de temps à la prise de vue en noir et blanc. Je développe moi-même mes négatifs et je suis capable de m'enfermer des heures dans la chambre noire pour les tirer sur papier.

Enfin il faut savoir que j'adore voyager et que les chemins de fers étrangers m'intéressent. Du coup, j'ai déjà eu l'opportunuité de visiter une quinzaine de pays, toujours avec le prétexte de photographier les trains, bien que chaque voyage permet de réaliser des images d'autres sujets. Je cite pêle-mèle, la Chine, l'Ecosse, la Suisse, l'Allemagne, la Pologne, la Lituanie, la Lettonie, le Kosovo, la Bulgarie, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie, la Serbie, la Roumanie et la Hongrie.

Du point de vue professionnel, je suis en train de développer Véloconnect, une société de coursiers à vélo sur Besançon.